Cannes, le calme n’a pas succédé à la tempête électorale,

le mauvais temps persiste… sur les conseils municipaux.

Le message reçu ce matin et destiné à tous les internautes branchés « politique locale », en a fait sourire plus d’un. Son auteur, Michel Emeriau, n’a pas manqué ce rendez-vous et cette tradition franchouillarde qui faisait dire à ce journaliste de radio matutinal que le journal du peuple, « L’Humanité » allait fusionner avec le « Figaro »… de Serge Dassault.

Ainsi, le créateur-animateur du « Cannois déchaîné » avisait ses abonnés qu’« à la suite d’un Conseil municipal fastidieux selon ses propres dires, Bernard Brochand, Député-Maire de Cannes, vient d’annoncer qu’il se retirait complètement de ses fonctions électives de la Mairie de Cannes pour se consacrer à plein temps à son mandat de Député de la huitième circonscription des Alpes-Maritimes. Des membres de son entourage expliquaient en fin de soirée ce surprenant revirement par la grande fatigue née d’une campagne électorale éprouvante et par les résultats peu satisfaisants du premier et du second tour de l’élection municipale ».

Retour à la réalité, le conseil municipal d’hier soir qui devait désigner les délégués aux commissions municipales et aux syndicats intercommunaux, fut émaillé d’incidents dont le départ, avant le coup de sifflet final, de Philippe Tabarot et de ses colistiers. En jeu, la présence d’élus de l’opposition au sein de ces instances.

Le premier mandat du maire se déroula en toute quiétude ; sept années durant lesquelles l’opposition de droite se montra très accommodante … Elle fut d’ailleurs récompensée en intégrant la liste du maire sortant. Ainsi, Gilles Cima se retrouve à l’Urbanisme, Pascale Vaillant à l’Environnement et Claude Roubaudi aux Travaux.

Bernard Brochand et son équipe devront durant ce deuxième mandat s’habituer à des séances musclées par une opposition pugnace, venant de l’équipe Tabarot, car, à la lumière des événements passés et récents, il y a fort à parier que celle de Jean Martinez se fera… discrète. La pasionaria socialiste, Apolline Crapiz qui n’a pas la langue dans sa poche sera, à n’en pas douter, de la partie et se régale à l’avance des tensions entre élus du même bord qui font plutôt son affaire.

Pour en revenir au conseil municipal, la raison qui explique le départ de Philippe Tabarot, tient dans le vote désignant les représentants de l’opposition dans le conseil d’administration de la SEMEC. En piste, Henri Céran de l’équipe Tabarot, Jean Martinez lui-même, Apolline Crapiz pour les socialistes. Henri Céran, ancien directeur du Tourisme à Cannes restait le seul sur la touche. L’élection de Jean Martinez n’avait pu se faire qu’avec l’appui de la majorité municipale. Ce qui donne du grain à moudre à tous ceux qui imaginent les termes d’une négociation entre les deux tours et y voient là une première indication de renvoi d’ascenseur…

Pour les observateurs du département voisin, le Var, que nous avons pu rencontrer, habitués aux arcanes de la politique locale, le rôle qu’a joué Jean Martinez dans l’élection du maire de Cannes ne leur a pas échappé. Calculette en main, ils additionnent les chiffres. Au soir du premier tour, Brochand pointe avec 36,98 % % et relativement peu de réserve de voix. En face, Tabarot plus Martinez, ça fait 44,52 %, sans même compter sur les voix de Buerch, 2,38 % et de Villon, 2,34 % qui semblent prêts à se joindre aux anti-Brochand. L’affaire, de leur point de vue, est « pliée bouclée »…

Patatras ! Martinez, celui qui avait attaqué avec le plus de véhémence le bilan du maire sortant se maintient, donnant, au final, la victoire à Bernard Brochand. Il y a bien eu négociation entre les deux tours, comment diable aurait-il pu en être autrement… Est-il interdit de penser et de dire que c’est « le mieux disant » qui a remporté l’Appel d’offre ?

La présence de Jean Martinez - il est l’un des producteurs de spectacles de théâtre les plus connus en France, dixit Michel Emeriau - au conseil d’administration de la Semec qui gère les congrès et l’événementiel de la ville de Cannes est, pour l’opposition et un certain nombre de spectateurs, un signe indicatif et révélateur… Il est le premier, sera-t-il le seul et l’unique ?

Alain Dartigues

 - mention : www.pariscotedazur.fr – avril 2008 -
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