Cannes : au lendemain du premier tour des élections cantonales,

l le soleil se lève à l’Est…

Sur le canton de Cannes-Est, la situation est confuse. La conseillère sortante, Jacqueline Héricord, détentrice de l’investiture UMP, se trouve en compétition avec David Lisnard. Soutenu par Bernard Brochand - premier à reprocher à ses adversaires d’être des candidats dissidents - David est lui même un « dissident », dans le style « je le suis et j’en suis fier ». Il est vrai que, comme tous ceux qui ont une petite expérience en politique, Machiavel est passé par là. Depuis, qui veut la fin veut les moyens… Inutile d’avoir raison pour gagner, il suffit d’être le plus fort… et de disposer de plus gros moyens. Preuve, s’il en été besoin, les budgets faramineux engloutis dans les campagnes électorales, ici aussi bien qu’outre-altantique…

A propos de moyens et de logistique, c’est ce qui a peut-être manqué le plus à Jacqueline Héricord qui croyait – avec une certaine naïveté – que le travail effectué au sein de la Commission la plus importante au département, celle des « Affaires sociales, de l’Insertion, de la santé et de la politique de la ville » serait son Sésame pour sa réélection. David Lisnard est arrivé, avec une logistique plus lourde, héritée de sa présence à la mairie et à la SEMEC. Tous ses colistiers sont venus lui donnés, à un moment ou à un autre, un coup de main. Un véritable rouleau compresseur. Les résultats sont là : ça a payé puisqu’il vire en tête avec 1071 de voix d’avance au premier tour.

Jacqueline Héricord croit encore en ses chances de renverser la vapeur. Elle a l’intention d’accélérer la cadence. D’après elle, son adversaire a fait le plein des voix, légèrement plus que celles engrangées par son mentor, aux municipales, dans les mêmes secteurs. Dix points de différence, c’est beaucoup dans une triangulaire où le candidat socialiste, Jean-Marc Reynaud, conservera ses voix (mea culpa, il n'y aura pas de triangulaire, le pourcentage des voix pour être présent au second tour prend en compte le nombre d'inscrits et non le nombre de votants ; encore une fois, mille excuses pour nos lecteurs). Reste à piocher dans le réservoir que représentent les 8 414 abstentionnistes. Les 917 électeurs de Sébastien Copin, du FN, devraient reporter leurs voix plus ou moins également vers les candidats de la droite ou… s’abstenir.

Autre étrangeté, le soutien épistolaire et significatif du Premier ministre François Fillon à la candidate sortante, lire ici l’article. On se souvient qu’il avait aussi soutenu dans une vidéo, le candidat Brochand pour les législatives de 2007…

Des candidats dissidents adoubés par des fervents partisans de l’investiture et de la légitimité de parti, voilà qui n’est pas le moindre des paradoxes, à la limite de l’antinomie, en ces temps de campagnes… électorales où tout ou presque est permis.

Alain Dartigues

- mention : www.pariscotedazur.fr – mars 2008 -
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