Elections azuréennes : la « ligne morte »

se profile à l’horizon…

La composition des listes aux municipales, les noms des suppléants et des suppléantes aux cantonales vont enfin sortir des tiroirs. Plus que quelques jours pour connaître définitivement quelles personnalités, connues ou inconnues, figureront sur les bulletins de vote.

Les dates limites d’inscription - les anglophones parlent curieusement de « dead line » - approchent à grands pas. Les candidats aux cantonales se rendront pour s’inscrire, à la Préfecture des Alpes-Maritimes à partir de mercredi prochain. Ils auront une semaine pour remplir toutes les formalités.

Pour les candidatures aux municipales, les déclarations devront être déposées du jeudi 14 février au jeudi 21 février. Comme d’habitude, il y aura des bousculades dans les couloirs de la Cadam et de la sous-préfecture de Grasse et des sourires contraints et forcés entre adversaires de circonstance ou de toujours… même si souvent les vedettes préfèrent déléguer leur mandataire pour effectuer la corvée.

Parmi les changements mis en place depuis les dernières municipales et cantonales, il faut noter que les emplacements d’affichage ne sont plus attribués dans l’ordre d’enregistrement des déclarations de candidature mais en fonction d’un tirage au sort à l’issue du délai de dépôt. Certains candidats y attachent une importance qui n’est pas vraiment démontrée. Etre en tête de panneau est considéré comme un petit avantage – plus de visibilité - et bien sûr, il ne faut rien négliger…

Une nouveauté : pour la première fois, les candidats aux cantonales devront avoir un suppléant… de sexe opposé. Une économie pour les électeurs et les finances publiques car ainsi, en cas de décès ou de démission pour cumul des mandats, il ne sera plus nécessaire d’organiser de nouvelles élections.

Pour les municipales, la parité qui existait déjà, passe à la vitesse supérieure. Il ne suffira plus de présenter une liste « une femme un homme » (ou vice-versa), il faudra, que lors de la composition du conseil municipal, on retrouve parmi les adjoints la même répartition.

Attention au piège. Exception faite pour les petites communes, et contrairement à ce que beaucoup d’électeurs pensent, l’ordre des candidats présents sur les listes ne correspondra pas forcément à celui choisi par le maire élu. S’il a maintenant l’obligation d’honorer la parité parmi ses adjoints, il peut ne pas respecter l’ordre publié sur les bulletins de vote… des noms peuvent ainsi se déplacer vers le haut de la liste, d’autres descendre…

Autre casse-tête pour les tête de liste : au second tour s’il a lieu et ce sera le cas dans la plupart des grandes villes du département, Cannes et Nice en tout premier lieu. Le dépôt des candidatures devra se faire le lundi 10 mars et le mardi 11 (itou pour les cantonales). C'est-à-dire qu’il y aura moins de 48 heures pour négocier des alliances, finaliser des recompositions …

Si rien n’a été pensé et prévu en amont, c’est la garantie d’un cafouillage improductif. À Cannes par exemple, la situation est très tendue. Ceux qui veulent faire obstacle à la réélection de Bernard Brochand ne sont pas, jusqu’à présent, en situation de se détacher. Ils se regardent en chiens de faïence et ne font guère d’efforts pour trouver un accord avant le premier tour. Ils pensent tous - Philippe Tabarot, Phillippe Buerch, Jean Martinez - arriver en bonne position le soir du 9 mars et, de ce fait, être en mesure de réclamer la tête de liste si une union se révélait possible. Mais lorsque de fortes personnalités s’affrontent, rien n’est facile, personne ne veut être le second et se retrouver aux ordres du premier. Il est vrai que les statistiques sont là, les opposants aux maires se recrutent souvent parmi des adjoints ambitieux… voir du côté de Grasse.

Alain Dartigues

- mention : www.pariscotedazur.fr – février 2008 -
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