Cannes : Jacqueline Héricord, un conseiller général au travail

qui défend âprement son bilan et réplique à son opposant, David Lisnard.


- René Maréchal, Jacqueline Héricord, Pierre Busquet, J-V Dessens -

Alors que bien des élus de France et de Navarre n’ont pas abandonné l’idée que le cumul des mandats peut être une solution à des fins de mois… difficiles, Jacqueline Héricord se suffit de son seul mandat de conseiller général.

Elle avait compté parmi les soutiens actifs et turbulents du candidat Bernard Brochand aux municipales de 2001 et aux législatives de 2002. Mais, elle devait constater que certains ne l’appréciaient guère et cherchaient à l’éloigner du maire. Ce qu’on lui reprochait surtout, d’après elle, c’est son entente avec les deux autres conseillers généraux, Philippe Tabarot et Henry Leroy (elle affirme avoir tenté, tout comme Christian Estrosi, de dissuader ce dernier à se présenter contre le député sortant en 2007).

Une entente qu’elle considère comme ayant été très efficace et utile aux cannois. Pas évidente au départ, surtout connaissant les rivalités peu productives du passé ; celles entre les conseillers départementaux Jacques Dozol, André-Charles Blanc et Albert Lopez étant de notoriété publique. Jacqueline Héricord, pour ceux qui la connaissent, a une forte personnalité et répond du tac au tac aux reproches qui lui sont faits par son concurrent le plus direct, David Lisnard.

Oui, elle n’a pas passé tout son temps à arpenter les rues de son canton, et serré toutes les mains de ceux qui composent le corps électoral. Oui, elle lui est arrivé de partir en vacances – on lui reproche d’être allée à l’étranger. Dérisoire et inconvenant, réplique-t-elle. Qu’on la juge donc sur son bilan, celui des chiffres, ceux-là ne mentent pas… à condition de ne pas les manipuler.

Ainsi lorsqu’on accuse les trois conseillers cannois de n’avoir obtenu qu’un ridicule un pour cent du budget départemental, c’est volontairement omettre de dire que sur le budget annuel d’1 milliard 397 millions d’€, seuls 437 millions de ceux-ci sont consacrés à l’investissement dont 60 peuvent être directement reversés à des projets communaux. Or le bassin cannois s’est vu octroyé 13 millions d’€ … La conseillère générale affirme même avoir obtenu cinq fois plus d’aides départementales que Jacques Dozol, son prédécesseur sur le canton de Cannes-Est.

Peu experte en serrage de mains et tapes dans le dos - bien que lorsqu’elle le fait, elle le fait bien - le docteur Jacqueline Héricord est très présente au Conseil général où elle préside la première commission du département, celle des « Affaires sociales, de l’Insertion, de la santé et de la politique de la ville »… qui répartit le tiers du budget du Conseil général, soit 447 millions d’€.

A la municipalité qui la blâme de n’avoir pas obtenu encore plus d’aides, elle répète une règle de base : c’est la ville qui doit elle-même présenter le projet qui est défendu ensuite par le conseiller général en commission. Pas de dossiers, pas d’aides !

Soutenue par Christian Estrosi, le président du Conseil général des Alpes Maritimes, elle a conservé l’investiture de son parti, l’UMP. Soutiendra-t-elle le candidat investi, à la mairie… Bernard Brochand ? Elle soutiendra qui la soutiendra, c’est un peu le message qu’elle envoie. On se demande comment le maire pourrait la soutenir alors qu’il a déjà apporté son soutien franc et massif à David Lisnard devenu, par la force des choses, dissident… au même titre mais pas moins que Philippe Tabarot… Le serpent se mord la queue.

Autre pierre de discorde avec l’équipe municipale, le dossier de l’Intercommunalité. Elle a défendu, dès le début – alors élue d’opposition sur la liste de Pierre Llelouche, envoyé par Chirac pour déboulonner Michel Mouillot - la notion de bassin cannois. Il y a longtemps que Cannes a débordé de ses frontières, dit-elle, que les cannois qui y travaillent et y ont des commerces ne vivent plus tous dans le centre ville, ni même à La Bocca. Trop cher et pas assez d’offres de logements… À son sens, beaucoup d’incompréhensions et de rivalités ont pesé sur ce dossier qui touche aussi bien au problème du logement pour les actifs, qu’au transport ou au traitement des eaux usées…

Sans tambours ni trompettes, Jacqueline Héricord, fait campagne avec une petite équipe de volontaires, dont son suppléant – qui fut son mandataire financier lors de sa première campagne – Pierre Busquet. Se retrouvent le plus souvent avec eux, René Maréchal, Jean-Valery Dessens, président 06 des jeunes UMP et André Guillouard.

Pour ceux qui contesteraient les chiffres et la réalité de ses actions au Conseil, Jacqueline Héricord se dit tout à fait partante pour un débat public. Avis aux amateurs !

Alain Dartigues

- mention : www.pariscotedazur.fr – février 2008 -
- contact, abonnement, désinscription -