Piscines sans chlore : une bonne nouvelle pour les baigneurs

et pour les Bébés nageurs.

Catégorie C'est notre santé

Les premières piscines publiques couvertes datent des débuts du siècle dernier. Elles étaient rares. L’air y était souvent chargé en vapeur d’eau et surtout, elles sentaient horriblement le chlore. Il y eu quelques tentatives pour changer le mal de place et surtout ne plus avoir les yeux rouges et irrités, des heures durant, après une séance de natation. On essaya le brome et l'ozone mais apparemment et, pour nous ne savons quelle raison, c'est le traitement de l'eau au chlore qui reste le plus usité.

La vulgarisation des lunettes de piscine, dans les années 70, apporta une solution pour les bons nageurs qui purent effectuer leur entraînement dans de meilleures conditions de confort. Régulièrement, des améliorations techniques, un meilleur dosage des produits, des exigences d’hygiène (douches, port du bonnet), diminuent les effets indésirables du chlore.

On devait malgré tout constater, sur le long terme, que l’utilisation de chlore avait d’autres inconvénients. La décomposition des matières organiques, sueur, peau, poils… par ce désinfectant, produisait des chloramines. Elles se retrouvaient dans l’eau et dans l’air et avaient un effet irritant sur les muqueuses et sur la peau. Les professionnels œuvrant au bord des piscines plus de trente heures par semaine sont les premiers à noter, sur leur propre personne, une hypersensibilité des bronches et de tout l’appareil respiratoire.

Plus récemment, une polémique se développa, mais pas trop - des intérêts économiques étant en jeu… à propos de l’activité Bébés-Nageurs, fort à la mode dans nos piscines. En bref, le bébé étant en pleine croissance, le contact avec le chlore et les chloramines ne serait pas recommandé… L’étude du Pr. Alfred Bernard tendant même à prouver que cette pratique pouvait déclencher des allergies et des maladies tel l'asthme.

Bonne nouvelle donc d’apprendre qu’un nouveau produit vient d’obtenir l’agrément du Ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports et qu’il pourra être utilisé dans toutes les piscines de France et de Navarre. Découvert en 1947, le PHMB (chlorhydrate de polyhexamethylène biguanide) est connu pour ses effets bactéricides. Il est utilisé comme conservateur des produits cosmétiques et des solutions désinfectantes pour les lentilles de contact. Il ne dégage pas d'odeur, ne provoque aucune irritation des yeux ou de la peau, ne présenterait aucun danger, ni à la manipulation, ni au stockage.

Seul bémol, mal dosé, il provoque un trouble de l'eau qui empêche alors les Maîtres Nageurs de surveiller correctement le fond des bassins. On lui prête d’autres avantages pour les gestionnaires, comme de réaliser des économies d’énergie, en consommant moins d’eau et diminuant le volume d’air à chauffer.

De plus, il polluerait moins. C’est pour cette raison que les élus de Gerardmer, dans les Vosges, avaient choisi, dès 1982, de l’utiliser pour leur piscine municipale. Ils s’inquiétaient des rejets d’eau chlorée vers un lac d’origine glacière situé à proximité et des risques sur la biodiversité.

Désormais six piscines collectives utilisent en France du PHMB. Le centre nautique de Pont de Claix, près de Grenoble est de ceux-là. Il fonctionne depuis 2003, à la satisfaction chaque année, de ses dizaines de milliers d’utilisateurs.

Le chlore n’est pas un produit anodin, mal manipulé, accidentellement en contact avec un acide ou de l’ammoniaque, il peut être extrêmement nocif. L’utilisation du PHMB n’est sans doute pas sans quelques inconvénients. Son prix, plus élevé que le chlore, pourrait pourtant se révéler dissuasif pour les finances locales. Il semble en tous les cas une piste à suivre. Les jeunes générations pourraient rapidement y trouver leur compte puisqu’elles pourraient utiliser à nouveau les piscines traitées ainsi sans risque…

- mention : www.pariscotedazur.fr – septembre 2007 -
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