Au Liban : les hommes meurent,

la nature souffre… RAMOGE tire le bilan.

- photo CEPPOL -

Il y a un peu moins d'un an, Israël bombardait les réservoirs de la centrale électrique de Jiyé, à 25 km environ au sud de Beyrouth. Dix à trente-cinq milles tonnes de mazout s'étaient alors déversées dans la mer déclenchant une marée noire sur près de 80 km de côtes et couvrant notamment le port historique de Byblos.

Ce 5 juin, l’organisation intergouvernementale Ramoge, a réuni ses membres à Monaco pour faire le point sur les actions menées pour restaurer le site. La France, Monaco et l'Italie avaient en effet dépêcher sur place des moyens et des experts et apporter un soutien financier pour les actions menées par le Centre Régional Méditerranéen pour l’intervention d’urgence contre la pollution marine.

Furent passer en revue les opérations de récupération des hydrocarbures et le nettoyage des sites ainsi que l’impact de cette pollution sur la biodiversité marine et les problèmes sanitaires qu’elle a engendrés.

Il ressort de ces présentations que cette pollution par hydrocarbures - 15 000 tonnes déversées en mer - demandait une réponse spécifique et technique que les autorités libanaises n’étaient pas en mesure d’apporter seules compte tenu du contexte international et de la guerre qui se poursuivait dans ce pays. Il est apparu aussi que les problèmes liés au traitement des déchets récupérés ont été particulièrement aigus au Liban.

Tant que les hommes sont présents sur cette terre qui n'est pas la sienne mais celle de tous ceux qui l'habitent, la vie de chaque individu prime sur le reste. C'est la loi du plus fort, celle qui s'est imposée à nous au fil des millénaires… c'est la prédominance de la vie humaine sur la vie animale, quelle qu'elle soit et sur la nature, considéré comme simple terreau.

Les morts des guerres s'accumulent et il y a les images chocs des enfants qui souffrent, des corps martyrisés qui frappent notre imagination et notre sensibilité… Les images de terres défoliées à l'agent orange au Vietnam nous émeuvent moins et la marée noire au Liban moins encore. Un an après qui s'en souvient, qui en parle ? Et pourtant que faire sur une terre devenue stérile, d'une mer vidée peu à peu de sa diversité ? Quelles sont nos chances d'y prospérer ou plus modestement d'y survivre ?

Question subsidiaire : qui paye ces opérations de dépollution ? Le pollueur, Israël, ordonnateur du bombardement de la centrale électrique ? C'est peu probable, mais ne devrait-il pas pourtant le faire ? De même, les fabricants et les utilisateurs de mines anti-personnelles ne devraient-ils pas prendre en charge les blessures infligées aux civils ?

- mention : www.pariscotedazur.fr - juin 2007 -
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