Présidentielles : France, la sociale,

la plus sociale...

Catégorie Les paradoxales

Interrogé, le correspondant d'un journal américain, déclarait à la télévision française, qu'à son humble avis, Nicolas Sarkozy n'aurait même pas sa place dans l'aile la plus progressiste du parti démocrate. Une façon de dire que le candidat de l'UMP n'était pas si libéral que ça, pas si à droite. Ou que la droite américaine et la gauche, n'ont vraiment pas les mêmes critères que les nôtres.

Et si, la France était après tout, le pays le plus social du monde ? Le pays où il fait le meilleur vivre, où la durée du travail est la plus courte, les vacances les plus longues, les protections sociales les plus étendues ? Concernant le régime de santé, la réponse est indubitablement oui. Oui, il n'y a pas un pays au monde qui assure une telle qualité des soins pour tous ses résidents, qu'ils soient en situation irrégulière ou pas, en visite, à jour ou non de leurs cotisations.

Le Canada, qui détenait cette première place dans les années 70-80, a décidé un jour de combler le trou de sa sécurité sociale, de faire des économies, suffisamment pour se retrouver maintenant en queue de peloton. Il est devenu difficile là-bas de se faire soigner rapidement, les frais de pharmacie ne sont pas remboursés, ni les dentistes… La Grande-Bretagne, elle aussi, a perdu son avance et chez elle aussi, il y a une médecine à deux vitesses, les médecins sont devenus de petits fonctionnaires qui pointent et ne se cassent pas la tête. Il y faut de nombreuses semaines avant de pouvoir consulter le moindre spécialiste…

La Suède, bien sûr, est censée détenir la place d'honneur au panthéon des pays qui s'occupent le mieux de leurs habitants. Cela, paraît-il, est en train de changer. Reste que ce qui est possible dans un pays à la faible densité de population et dont le climat est si peu attractif, ne l'est pas pour un pays qui subit une pression importante liée à l'immigration et à une politique sociale séduisante…

Donc, si la France, gouvernée et façonnée depuis si longtemps par des politiciens qu'on classe à droite de l'échiquier, est autant sociale, que resterait-il à proposer aux socialistes de ce pays ? Que pourraient-ils faire de plus ? Le droit opposable au logement est voté, il vient compléter la couverture de santé universelle, le droit à l'éducation, les innombrables aides, les prêts immobiliers à taux zéro… On peut certes faire plus encore : la retraite à 50 ans, les cantines et les transports en commun gratuits…

Chaque enfant né dans ce pays pourrait recevoir à sa naissance une carte d'identité, un passeport biométrique, un permis de conduire – pourquoi pas la voiture ou la moto qui va avec… il ne lui resterait ensuite qu'à choisir entre une Peugeot ou une Citroën, bien que, avec l'Europe, il serait en droit de prétendre à une BMW ou à une Volkswagen… Sans oublier l'indispensable téléphone portable, celui qui fait office d'appareil photo et de caméra, et le non moins indispensable ordinateur… portable tant qu'à faire et la console de jeux qui va avec… il ne lui resterait plus alors qu'à se décider entre PC et Mac…

Le prochain projet de loi devrait être le droit opposable aux vacances : une semaine aux sports d'hiver, une semaine au moins à le mer en été… et en tout dernier ressort, le droit opposable au travail avec comme corollaire, une indemnité compensatoire jusqu'à ce qu'un poste correspondant à la qualité du demandeur se libère. Tout cela serait, on le conçoit, bien "mobilisateur" pour les entreprises désireuses de se créer ou de rester dans les limites de l'hexagone…

Alors entre le vote de gauche, pas si à gauche que ça et le vote de droite, pas si à droite que ça, que reste-t-il ? Elève Bayrou, levez le doigt (comme s'il avait attendu pour le faire…) !

La France est toujours au centre. Ce qui ne l'empêche pas de voter à droite ou à gauche. Mais a-t-elle tort pour autant ?

- mention : www.pariscotedazur.fr - avril 2007 -
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