Gifles en série, Bayrou donne la première.

- Edito publié en mai 2002 dans le magazine Paris Côte d'Azur -

Catégorie Les paradoxales

Si la gifle donnée par François Bayrou à un jeune qui lui faisait les poches a été largement médiatisée, deux autres gifles magistrales ont sonné nos élites politiques, nos fins stratèges et nos faiseurs de sondages.

C'est lors du premier tour des présidentielles que les Français ont réglé leurs comptes. A la gauche d'abord qui a nié l'évidence, qui n'a pas voulu prendre en considération leurs désirs les plus basiques, principalement ceux liés à l'insécurité.

A la droite ensuite qui refuse de mener une politique de droite. Hypocrite au point d'éluder le problème de l'immigration et de bien se garder de le lier à celui de la sécurité. Doit-on s'étonner alors que son électorat se soit réfugié chez Le Pen ?

Sans se consulter, on constate que des électeurs de tous bords, se sont finalement rejoints dans un vote "ras le bol" ? Ras le bol des discours démagogues d'un côté, de l'angélisme béat de l'autre !

D'évidence, les Français qui ont voté pour JM Le Pen au premier tour ont voulu donner une leçon aux politiques. Seront-ils entendus ? Rien n'est moins sûr, si l'on en croit les cris de vierges effarouchées que l'on entend de tous les côtés. "Triste pour la démocratie" lance un UDF, "Défaite de la démocratie" affirme un apparenté Vert. Il semblerait à les écouter que les Français qui ont voté au premier tour pour l'extrême droite ne disposaient ni d'âme ni de conscience.

Pourquoi ne pas remettre en cause, pendant que nous y sommes, le suffrage universel ? Pourquoi ne pas déporter en Guyane ou aux îles Kerguelen les 25,98% d'électeurs du qui ont donné leurs voix à Le Pen dans les Alpes Maritimes ?

Ceux qui tuent la démocratie ne sont peut-être pas ceux que l'on croit ! L'extrême droite faisait 0,7% aux présidentielles de 1974. François Mitterrand allait lui donner une audience qui réussit à diviser la droite. Retour de bâton prévisible, c'est maintenant le FN qui envoie le PS dans les cordes.

S'il y a un électorat d'extrême droite en France ce n'est pas sans raisons. On connaît la plupart d'entre elles. Nos élus auraient dû, une fois au pouvoir, s'attacher à donner des réponses adéquates à des inquiétudes légitimes. Ils auraient tout simplement privé Jean Marie de son fonds de commerce et le feu se serait éteint, faute de combustible !

Ils ne l'ont pas fait et maintenant, il y a le feu ! Quelles sont les propositions crédibles, courageuses, sans ambiguïté qui l'éteindront ? Rendez-vous aux prochains épisodes : d'autres élections vont venir.

- mention : www.pariscotedazur.fr - mars 2007 -
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