TUNISIE : 1997-2007, dix ans de casinos. 1188

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2ème partie : Un futur à construire - lire l'article précédent -


- un des nombreux établissements de la Chaîne Hasdrubal -

Mis à part les Groupes Barrière et Partouche en 1997, aucun groupe sérieux, structuré et solide financièrement, n’a postulé pour se positionner sur ce secteur d’activité en Tunisie. Le Groupe Lucien Barrière, pour des raisons de stratégie, s’est recentré sur d’autres marchés et le Groupe Partouche continue à exploiter, sans problème, son établissement de Djerba depuis son ouverture. Les groupes de circonstance, souvent mal intentionnés, ont déserté le territoire et tout devient possible.

Avant l’arrivée des capitaux arabes, israéliens, chinois et indiens qui pourraient investir ce secteur d’ici peu, il y a incontestablement une place à prendre.

Le premier groupe européen sérieux qui ouvrira en Tunisie un vrai casino avec une volonté de pérenniser l’entreprise pourrait rafler la mise. Fort d’un premier succès, il obtiendra d’autres licences de jeux et se positionnera en leader de l’activité ludique.

Deux possibilités pour acquérir un Casino : louer un espace existant dans un complexe hôtelier ou acquérir un hôtel et y adjoindre une autorisation de jeu. La seconde solution est plus efficace car elle règle définitivement le problème entre le foncier et le fonds de commerce, souvent favorable, dans la jurisprudence tunisienne, au propriétaire des murs. Elle règle aussi l’irréalisme des exigences affichées en matière de location, par les propriétaires de murs hôteliers, étranglés par des remboursements de prêts largement accordés par les organismes bancaires.

La politique des Casinos sur ces dix dernières années a échoué, par amateurisme et laxisme. L’échec est partagé entre les opérateurs et les autorités de tutelle. La Réglementation des jeux tunisienne, qu’il faudra bien un jour finaliser, offre pourtant de nombreuses possibilités.

Les « Slot Machines » n’ont pas à ce jour fait l’objet d’un encadrement indispensable et la prolifération d’appareils obsolètes est suspecte. Ainsi, il parait opportun que l’opérateur- investisseur qui aura la volonté de créer le premier Groupe de Casinos en Tunisie puisse être autorisé a détenir sa propre société de maintenance, par le biais d’une filiale. Cinq à six marques autorisées, avec du matériel neuf, et tout deviendrait plus clair.

Les hôtels et les centres de Thalassothérapie ont réalisé enfin les réhabilitations indispensables et offrent désormais des complexes suréquipés et luxueux. A l’identique du Maroc qui a pris une large avance, la destination Tunisie ne doit plus être bradée.

Pour cela, comme le suggère Ridha Lahmar dans « Réalités », il est souhaitable que les professionnels de l’hôtellerie tunisienne s’unissent face à des tours-opérateurs surpuissants et qu’ils cessent de condamner des velléités de braderie de prix, tout en les pratiquant sous la djellaba. Qu’ils acceptent enfin de mettre en place un code de déontologie.


- le port de El Kantaoui -

Les statistiques du tourisme, arrêtées au 10 octobre 2007, laissent apparaître une stagnation des recettes en dinars constants et des taux d’occupation, malgré la progression de la capacité d’hébergement. Le Ministre du Tourisme, M. Khalil Ladjimi, a annoncé le déblocage d’un budget de promotion important, destiné à redresser la situation des marchés en décroissance.

Ainsi la Tunisie s’ouvre à une nouvelle ère. Elle est en passe de gagner son pari industriel et son économie à forte croissance est porteuse d’espérance.

L’activité Casino peut contribuer à l’attractivité de la Tunisie et mérite mieux que ce qui a été fait durant cette décennie. Une large table ronde pourrait s’ouvrir paritairement, en vue de rédiger un ultime cahier des charges transparent, susceptible d’attirer un investisseur crédible.

"Il n’est plus temps de tisser la natte avant de construire la mosquée", il est temps de commencer par le commencement.

Patrick Chos

- mention : www.pariscotedazur.fr -décembre 2007 -
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