Cannes, le 3,14 des Partouche

dans la logique du "Bio"...


- le Cink -

Depuis son rachat en 2004 par le casinotier Patrick Partouche, l’ancien « Savoy » rebaptisé 3,14 continue à décoiffer. D’abord le nom : 3,14 = pi = Partouche Isidore, le père de Patrick… Ensuite, la décoration des lieux a été confiée à Karine Ellena-Partouche, la femme de Patrick, et à sa sœur, architecte d’intérieur, Alexandra Ellena. Filles de pilote long-courrier, ouvertes sur les civilisations, elles se sont passionnées pour Confucius, sa sagesse et sa philosophie, fervent pratiquant du Feng Shui, considéré comme la médecine de la maison.

Karine et Alexandra ont donc re-décoré l’hôtel en tenant compte des 4 directions : nord, sud, est, ouest, des 5 éléments : eau, feu, métal, bois, terre et des 5 couleurs : bleu, jaune, rouge, blanc et vert. Il fallait en plus respecter les orientations, ce qui a été réalisé avec le plus grand soin dans les 5 étages de l’hôtel, chacun dédié à un continent : l’Amérique des années 60, Pop Art et Kitch, l’Afrique et ses 1001 nuits, l’Océanie où la nature épurée domine, l’Europe symbolisée par le Paris de la Belle Epoque et l’Asie dédiée au Japon où le zen est omniprésent.

Une fois l’hôtel re-looké, c’était le tour du restaurant. Par chance, les Partouche avait hérité d’un chef aussi talentueux qu’adaptable, Mario d’Orio. Des cuisines du Majestic à celles du Savoy, il n’avait jamais déçu. Alors, ils se sont lancés dans la cuisine indienne, avec un restaurant nommé le « Mahatma ». C’était bon, équilibré, un grand écart réussi entre l’Europe et l’Asie du Sud-Est.

Cette année, tout a changé. On a revu la décoration kitch bollywoodienne pour créer, à la place du Mahatma, « Le Cink », restaurant « bio » de A à Z. Déco, bien sûr, mais également la carte où le Dale Indien, le Rougaye de gambas aux épices, les goujonnettes de dorade aux amandes, le caviar d’aubergine et les crudités au fromage sont offerts en amuse-bouche. Du pavé d’ombrine à la plancha, courgettes et sauce citron au carré d’agneau rôti, noix de cajou et petits légumes, pour finir avec un crumble aux poires, sauce caramel, son sorbet et la fameuse barbe à papa chère au cœur de Karine Partouche, tout est bio.

Pour accompagner ces mets hauts en couleurs et en saveurs, la carte des vins a été sélectionnée par Isabelle Forêt, journaliste, écrivain-œnologue passionnée par les vins biologiques.

Le restaurant est devenu « bio » parce que ça s’inscrivait dans la logique : il faut préserver notre santé, la vie, les sols, l’eau, l’air et nos enfants, pour leur laisser une planète vivable. Sans pesticide, sans engrais de synthèse ni nitrates, ni OGM, fruits, céréales et légumes « bio » sont salutaires pour la santé au lieu de l’empoisonner.

Pour les vins, à consommer avec modération, les diktats sont les mêmes : engrais, pesticides et fongicides sont bannis. Pour Isabelle Forêt, les vins issus de l’agriculture biologique reflètent la typicité des terroirs, sans additifs ni colorants, ni molécules toxiques et conservent intacts les polyphénols bénéfiques pour notre santé.

- Carte de 44 à 51 €, pâtes entre 18 et 21 € -

  • Le Cink – 3.14 hôtel – 5 rue Einesy – 06400 – Cannes – Tel : 04.92.99.72.00 -

Brigitte Brunot

- mention : www.pariscotedazur – décembre – 2007 -
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