UMP : le département investit à Cannes les Conseillers généraux sortants.

Un choix qui peut être interprété comme un désaveu du maire qui souhaitait pour cet enjeu d’autres candidats, les siens.

Cette nouvelle donne conforte l’idée que le député-maire de Cannes n’est pas en odeur de sainteté au sein même des instances départementales de son parti et ce, malgré sa réélection réussie à l’Assemblée nationale. Si Bernard Brochand conserve un groupe de militants qui se réunissent Place du Marché à la permanence UMP, il est chahuté par d’autres qui ont pris fait et cause pour les actuels conseillers généraux, Henry Leroy, Philippe Tabarot et Jacqueline Héricord. Ceux-là même qui s’étaient entendu pour contester l’investiture donnée par les instances nationales du parti au député-sortant.

Philippe Tabarot et Jacqueline Héricord avaient donc sollicité l’investiture de l’UMP pour les élections cantonales qui doivent se dérouler en même temps que les élections municipales, en mars prochain. Ils avaient contre eux deux des plus fidèles lieutenants de Bernard Brochand : David Lisnard en personne et le non moins jeune et sémillant Christophe Santelli, adjoint aux affaires juridiques.

Ils furent balayés, si l’on en croit les scores portés à notre connaissance. Sur le canton de Cannes Centre, P. Tabarot gagne 61 à 1, sur celui de Cannes Est, J. Héricord l’emporte 56 à 6. On se croirait à un match de la Coupe du monde de rugby… Un net revers qui donne une indication sur les luttes à l’intérieur de ce parti, majoritaire dans les Alpes Maritimes. Il ne fait plus aucun doute qu’au plus haut niveau départemental, le député-maire de Cannes a peu d’amis et que le président, Christian Estrosi, en tient compte.

On l’aura compris, Bernard Brochand est davantage un grand chef d’entreprise qu’un homme de parti, un homme plus habitué à imposer qu’à convaincre, qu’à séduire, qu’à dialoguer. La politique n’est pas dans sa culture. Est-ce suffisant pour perdre ? Ce sont, est-il utile de le rappeler, les électeurs qui votent. Ils sont en définitive assez peu à être intéressés et au fait des péripéties et des courants qui existent à l’UMP locale, départementale, nationale. Ils voient un maire, de plus en plus présent sur le terrain, optimiste, souriant, qui enfonce le clou d’une prospérité annoncée et, jusqu’à présent, cela leur a suffit.

Bernard Brochand mis en échec sur la question des investitures aux cantonales, la partie est-elle pour autant terminée pour les municipales ? Lancera-t-il malgré tout ses candidats dans la bataille ? Que se passera-t-il concernant sa propre investiture ? Son principal opposant sera, aux municipales, Philippe Tabarot, membre lui aussi de l’UMP. Sera-t-il sanctionné et de quelle façon, s’il se présente sans le précieux Sésame contre un maire sortant qui lui l’aurait obtenu, et sur quelle base ? Le vote des militants ?

Autant de questions qui intéressent et agitent le microcosme cannois. Les réponses ne tarderont pas à venir. Quelles seront leurs réelles importances le jour du vote ? Nul ne le sait.

- mention : www.pariscotedazur.fr – octobre 2007 -
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