Cannes : le toit du monde,

la Rotonde Riviera jugée illégale.

La Rotonde Riviera (image ci-dessus), nouvelle extension du Palais des Festivals, a été jugée illégale par le Tribunal administratif de Nice. Pas assez de verdure sur le toit. Un toit que certains cannois avaient cru qu'il leur serait accessible en tout temps… Pour les responsables, il n'y pas là de quoi casser trois pattes à un canard. Il suffira en effet à sortir du chapeau un permis de construire modificatif et le tour sera jouer. Voilà qui va rassurer tous ceux qui dépendent de la structure et des ses performances pour accueillir les congrès et les multiples manifestations qui sont au calendrier de la SEMEC. D'ailleurs, comme se plait à le rappeler la mairie : ce n'est pas parce qu'un bâtiment n'a pas de permis que son exploitation est illégale. Elle sait de quoi elle parle puisque la Rotonde, à peine terminée, fait danser des dizaines de milliers de "clubbers". D'autres se rappelleront que le Palais de Festivals est resté plusieurs années sans permis…sans gêner pour autant la tenue du Festival du Film ou des divers congrès.

Reste que le procédé employé ne montre pas le bon exemple au simple citoyen ayant à déposer un permis de construire. Cela peut lui paraître comme un encouragement à faire preuve de négligence. Il sera toujours temps de régulariser un éventuel dépassement, se croira-t-il autorisé à penser. La déconvenue risque d'être grande, car l'administration est souvent moins tolérante pour un particulier que pour une institution qui, sous couvert d'impérieuses raisons économiques prend des libertés avec les règlements. La justice, lorsqu'on lui demande d'arbitrer, le forcera parfois à détruire les mètres carrés en trop et le taxera de fortes amendes. Citons comme exemple l'affaire immobilière de la Batterie, à Vallauris, où 17 000 m2 ont été rasés par ordre du préfet Pierre Breuil. Ou la fort coûteuse condamnation à rectifier de la propriété de Luc Besson dans le Var, sans oublier la destruction de la villa Pellerin au Cap d'Antibes, considérée comme la plus importante affaire française de violation du Code de l’urbanisme.

Bien sûr il y a des exceptions à la règle. Ainsi la villa du roi Fahad d'Arabie, à Golfe Juan, qui a été régularisée en échange de l'aménagement du sentier littoral. Il est de bon ton, par les temps qui courent de ménager les rois du pétrole. lire l'article

Pour quelques barils de plus…que ne ferait-on pas.

- mention : www.pariscotedazur.fr - août 2006 -