Tapie, Chevènement, Taubira et les autres…

On prend les mêmes et on recommence car tous veulent en être.

- Bernard tapie, acteur sur la scène de la vie -

Tous, pour les plus belles raisons du monde, les plus généreuses, veulent voir leur gueule à la télé et sur les affiches électorales. Leurs professions de foi regorgent de bons sentiments, de promesses impossibles à tenir…Pourtant le métier est dur. Il faut savoir prendre des coups, avaler des couleuvres, éviter de glisser sur les peaux de bananes…Il faut cultiver ses amis, les trahir quand il faut, séduire, séduire, encore séduire… Pas question ici des 35 heures, certains les font en trois jours…pas le temps de choisir son costume qui doit répondre à des critères bien précis, pas le temps non plus d'écrire ses discours…il y a des gens qui le font très bien pour vous, n'est-ce pas !

Les présidentielles se profilent au loin, pas si loin que ça pourtant. A gauche on se bouscule. Chevènement qui ne craint pas un nouveau problème de santé – la politique ça conserve – a lancé les amis qui lui restent à la course aux signatures. Taubira aussi qui en voudrait un bout, sonne les troupes, peu nombreuses, du Parti radical de gauche… Tapie qui, les poches renflouées, à la politique qui le démange, lorgne lui aussi vers le PRG…

Voilà qui ne fait pas l'affaire de François Hollande qui prêche pour une candidature unique de la gauche. Tant qu'à faire, ce serait mieux si c'était sa femme qui ramassait la donne…Bien sur, tous n'iront pas jusqu'au bout. On bluffe pour être en meilleure position et négocier le plus grand nombre de circonscriptions possible : je me couche, tu m'en donnes un peu plus ! L'intimidation et le chantage sont de mises. C'est la règle du jeu. Jospin, lui, n'obéit plus aux règles. Il n'a plus rien à perdre, il ne fait que déranger. N'est pas De Gaulle qui veut pour se positionner comme homme providentiel, sauveur qu'on n'attend… plus ?

Les législatives approchent eux à grands pas. Les couteaux s'aiguisent car, ils sont nombreux, à droite comme à gauche, ne parlons pas du centre et des extrêmes, à vouloir défendre la veuve et l'orphelin. Ah non, ça c'est le rôle des avocats ! C'est leur intérêt pour la chose publique qui les anime tous. Ils connaissent leurs textes par cœur et ont appris sur le terrain à serrer les mains, à sourire, à taper du poing sur la table s'il le faut…

Alain Juppé ? Ira-t-il, ira-t-il pas ? Il disait avoir trouvé au Québec un style de vie qui lui convenait et avait laissé planer le doute qu'il y resterait. De retour à Bordeaux, on voit bien que le doute a changé de lieu…Il pourrait se refaire la main pour les législatives, avant d'envisager la mairie…

A Cannes, l'incertitude demeure. Bernard Brochand, le député sortant, compte ses voix et ses chances. Il a depuis longtemps affirmé son intention de se représenter, avec sans doute un autre suppléant, une femme ou une personnalité issue du quartier de la Bocca, de Mandelieu ou même de Théoule. Il avait pourtant, durant sa campagne pour les municipales, déclaré haut et fort qu'il n'était pas intéressé par la députation…voulant se consacrer à 200% à sa tâche de maire…mais l'appétit vient en mangeant… et la perspective de défendre à Paris les dossiers d'une ville comme Cannes est bien tentante.

Son grand rival, c'est le maire de Mandelieu-La Napoule, Henry Leroy. Vice-président du Conseil général, cet ancien gendarme ira au combat même sans investiture. Une investiture qui n'est acquise pour personne. Sur le papier c'est Leroy qui l'emporte, ayant placé tous ses délégués de circonscription. Mais Bernard Brochand dont l'amitié avec Jacques Chirac est connue, cultive ses relations parisiennes à l'UMP qui pourrait arbitrer en sa faveur. Il est de plus à l'origine dans sa ville d'un Comité de soutien au candidat Sarkozy. Une façon de jouer sur les deux tableaux. Cela suffira-t-il pour gagner ?

Pendant ce temps, Michel Mouillot se prépare à retrouver sa liberté…de penser. Les municipales sont dans sa ligne de mire. Peu de chances pour qu'il veuille remettre le couvert mais cela ne lui déplairait pas d'agiter la marmite et de mettre un peu d'huile sur le feu. On sait qu'il a toujours des fidèles prêts à s'engager à ses côtés.

Si la canicule a fait son apparition, la rentrée politique s'annonce tout aussi chaude.

- mention : www.pariscotedazur.fr - juillet 2006 -