Bernard Brochand joue Sarkozy,

une stratégie salutaire.

Il ne fait plus aucun doute que le président de la République ne se représentera pas. Villepin, candidat en puissance, pouvait prétendre troubler le jeu UMP et se mettre en travers de son président. C'était avant le CPE et les piétinements de son gouvernement. Il était le joker de Chirac dans la course à la succession. L'histoire nous apprend que les guerres internes sont parfois les plus impitoyables. Chirac avait "tuer" Giscard, Balladur et Sarkozy voulait tuer le père. Un père qui n'a jamais pardonné à Brutus cette trahison. Capable de tirer profit de la dynamique sarkozienne, il attendait de placer Villepin, laissant s'essouffler le prétendant au trône…Plus près de nous, le maire de Grasse, JP Leleu et le député-maire du Cannet, Michèle Tabarot, avaient, en leur temps, bouter hors de leurs sièges leurs mentors…pour les meilleures raisons du monde évidemment…

Bernard Brochand n'a pas caché son intention de se représenter aux législatives qui auront lieu l'année prochaine. Chirac n'étant plus candidat, Villepin au plus bas des sondages, il ne reste que Sarkozy. Le problème c'est que d'autres prétendants ont déjà prêté allégeance à l'homme de la situation… Autre grain de sable dans la machine à réélire, la volonté du président de l'UMP de donner aux adhérents la possibilité de désigner leurs candidats et de leur délivrer la sacro-sainte investiture.

Or, il se trouve que la liste des délégués de circonscription, menée par Jean Denis Bernard, l'adjoint aux sports de la ville de Cannes et protégé de Bernard Brochand, n'a pas eu un seul représentant élu. Un désaveu cuisant qui laisse un goût amer au député-maire. Il a tout lieu de se sentir trahi par les siens. Les jeux ne sont pas faits pour autant. Ce sont les électeurs qui, dans le secret de l'isoloir, décident en dernier ressort. Ils ont toujours le dernier mot en dépit des consignes de parti, des déclarations d'intentions, des investitures…combien en ont bénéficié qui ne se sont pas fait réélire pour autant. Là encore, il ne faut pas chercher bien loin pour trouver des exemples…

Toutes ces considérations n'ont pas empêché Bernard Brochand de créer très officiellement un Comité de soutien à Nicolas Sarkozy, avec en point de mire les présidentielles et l'espoir de tirer bénéfice de cette prise de position pour les législatives et aussi pour les municipales. La situation paraît complexe car, si le député actuel est membre du bureau national et conseiller exécutif du président de l'UMP et participe à sa campagne de communication au niveau national, son plus propre rival, le maire de Mandelieu, Henry Leroy, est à la tête de l'UMP dans la circonscription de Cannes (lire plus haut).

Des bruits de couloirs qu'on doit écouter avec prudence, laissent entendre que des pressions sont exercées pour que le choix du suppléant se porte sur une femme et ou sur une personne qui représenterait l'autre partie de la circonscription. Le candidat cannois devant choisir un mandelocien comme suppléant, et inversement…Bernard Brochand hésite à se séparer de David Lisnard, son actuel suppléant et fils spirituel.

- mention : www.pariscotedazur.fr - juin 2006 -