Pays de merde, martèle Jospin aux Guignols de l'info !

En cela, certains dirigeants de la droite sont peut-être d'accord avec lui.

Catégorie Les paradoxales

Comment expliquer autrement qu'une simple réformette, le CPE, pouvait déclencher une telle tempête. C'est en tous les cas une belle illustration de la théorie du chaos ! Le battement d'aile d'un papillon peut provoquer un typhon à l'autre bout de la planète. En l'occurrence le Contrat première embauche déstabilise la majorité et bouleverse l'échiquier politique. Chirac et Villepin sont les grands perdants, Sarkozy sauve la face, la gauche rebondit inopinément.

Le CPE avait comme fonction première de vouloir inciter les patrons à embaucher. Des patrons qui, dans un système qui se dit libéral, n'ont pas suffisamment les coudées franches pour le faire. Après une très courte période d'essai, il leur faut assumer la charge salariale pendant une durée souvent "indéterminée" et ce, quel que soit le carnet de commande de l'entreprise. Or, les syndicats, les partis de gauche dans leur ensemble ont fait comme si tous les patrons allaient profiter de cette aubaine pour utiliser les ouvriers comme des mouchoirs en papier. Comme si, après d'être donné le mal de les former, ils allaient s'en débarrasser à la moindre occasion, pour le plaisir. Lieu commun qu'il est utile de rappeler en ces temps : si tous les patrons ne sont pas forcément de mauvais patrons, de même tous les ouvriers ne sont pas tous de bons ouvriers !

Que les syndicalistes primaires, que les ouvriers de base se posent donc la question : si j'étais patron ? Si beaucoup ne le deviennent pas c'est sans doute qu'ils ont mesuré les difficultés de la tâche. Beaucoup de patrons de petites et moyennes entreprises font bien plus de 35 heures par semaine et le stress des fins de mois difficiles ne contribuent pas à allonger leur espérance de vie. Le nombre d'entreprises en difficulté financière ou en faillite est considérable et pour la plupart d'entre elles, ce n'est pas seulement dû à une mauvaise gestion mais à la conjoncture. Si l'Etat ne peut pas garantir du travail à toutes les entreprises, les entreprises ne peuvent pas garantir du travail à les ouvriers !

Un emploi dans les fonctions publiques est bien moins hasardeux. Les intentions des Français à ce sujet sont d'ailleurs très claires. A 75 %, les parents interrogés souhaitent, pour leur progéniture, de devenir fonctionnaire. A un poil près, à 70 %, les enfants souhaitent la même chose. Un raisonnement individualiste et irréaliste. Comme si un pays pouvait fonctionner sur cette base là ! A moins de revenir au bon vieux temps du communisme pur et dur. On voit où cela a conduit les peuples. L'Albanie et la Corée du Nord, derniers exemplaires d'un raté monumental et tragique !

Qu'on se le dise : le retrait du CPE ne résoudra pourtant rien au problème de l'emploi. Dans l'attente de nouvelles mesures fiscales incitatives, d'un nouveau CPE qui portera un autre nom, d'une conjoncture favorable, les créateurs d'emploi, on les appelle la plupart du temps les patrons, n'embaucheront pas davantage !

De Gaulle considéra mais un peu tard, qu'un pays aux 300 sortes de fromages était décidément ingouvernable ! Après lui, combien d'hommes politiques ont dû penser la même chose ?

- mention : www.pariscotedazur.fr - avril 2006 -