Jacques Peyrat : les affaires sont les affaires

mais celles de Nice ne font pas toutes l'affaire du maire !

Depuis 2003 et le marché truqué du stade du Ray, les affaires se succèdent à un bon rythme comme autant de peaux de bananes glissées sous les pas du sénateur-maire de Nice. En 2005, c'est à propos du marché du tramway, en juin de cette année c'est son directeur du protocole qui est soupçonné de corruption et de trafic d'influence. C'est maintenant à son directeur de la police d'être mis en examen. Rien que des proches. Jacques Peyrat n'y aurait vu que du feu, ce qui est plus que probable sans que cela redore son blason pour autant.

Jacques Peyrat, dans son malheur, a de la chance. Aux Etats Unis d'Amérique, un seul de ces scandales aurait suffit pour provoquer sa chute et la démission de son équipe. Peut-être parce qu'on est dans le Sud, les affaires de corruption, les enveloppes qu'on distribue ici et là pour un petit service, pour un renseignement qui peut permettre de faire la différence dans un appel d'offre, tout ça est plus ou moins toléré… Seule l'opposition de gauche s'en offusque vraiment qui réclame la mise en tutelle de la ville.

Quoiqu'il en soit, ce ne sont pas forcément pour toutes ces allégations que le maire de Nice a de moins en moins de chance de se faire réélire. Il n'a plus, depuis longtemps la cote. Il n'a pas su capter le cœur des Niçois. Après son passage au Front national, il a su, habilement, prendre en marche le train du RPR puis de l'UMP. Cela n'est plus suffisant et les instances départementales de l'UMP se demandent bien comment lui demander poliment de passer la main. L'occasion rêvée pourrait être les primaires mais encore faut-il se mettre d'accord pour un candidat qui puisse fédérer la droite locale et séduire un électorat désormais éclaté…

Coup de chapeau à Nice-Matin et à son travail d'investigation sur les affaires niçoises. Comme quoi, un quotidien en situation de monopole a les moyens de faire et de défaire la carrière d'un homme politique… On apprend ainsi que le directeur du protocole incriminé, Martial Meunier-Jourde, fut un collaborateur de Michel Mouillot…Comme lui, il a probablement cédé aux multiples tentations propre à sa charge et ce, malgré un salaire de préfet… Pour avoir, entre autres actions médiatiques d'envergure, favorisé l'installation de Elton John sur les hauteurs du Mont Boron, il est considéré comme un des favoris du prince-sénateur et maire…Il faudrait plutôt dire, était le favori, car depuis sa mise en examen, Jacques Peyrat se plaint de n'avoir pas été plus perspicace dans le choix de ses pires amis…

Jacques Peyrat, déstabilisé évoque une machination, la défense des accusés se plaint de la surmédiatisation des affaires. Elle nuit à leurs clients. Maître Cardix, avocat de Michel Mouillot et du juge Renard, poursuivi par ailleurs pour une affaire de blanchiment au profit d'un homme d'affaires libanais, est maintenant l'avocat de Martial Meunier-Jourde. Il montre les dents assurant que le dossier se dégonflait comme une baudruche.

La machine judiciaire est lancée, plus rien ne peut l'arrêter et le procureur Eric de Montgolfier avance prudemment, ces affaires ont mis des mois avant d'être porter à l'attention du public et de Jacques Peyrat… C'est un bon signe !

- mention : www.pariscotedazur.fr - juin 2006 -