Les paradoxales 4

Réactions, au jour le jour, à l'actualité telle qu'elle nous est communiquée par les médias.

Catégorie Les paradoxales

Le 6 décembre 2005

  • Liberté, permissivité. On veut nous faire croire que les mœurs ont changé et qu'il faut accepter, à ce titre, n'importe quoi. Un livre fait scandale, pas simplement parce qu'écrit par un Ministre de la République, Azouz Begag, mais par ce qu'il se balade dans les mains de jeunes étudiants de collège. Livre de référence ? On le croirait en apprenant que l'ouvrage est disponible dans les bibliothèques de collèges et souvent étudié en classe. Ce texte autobiographique ne fait pas dans la dentelle, on y trouve pêle-mêle un "je nique le directeur", des filles qualifiées de femelles et deux gamins et une fillette qui s'amusent à se dégrafer pour jouer à "et si on s'enculait comme les grands". Parmi tous les chefs d'œuvres qui dorment sur les rayons de nos bibliothèques, voilà un choix courageux, résolument avant-gardiste. Voilà qui ne va pas manquer d'enrichir les fantasmes de nos ados qui, grâce à Internet, n'ont plus rien à apprendre en matière de pornographie. Il y ont vu des scènes de zoophilie, des femmes avec des femmes, des hommes qui s'enculent, des partouzes,…L'ouvrage du ministre de la France doit leur sembler bien innocent. Alors, enculage de mouche ou pas ? En attendant, vous me copierez "Les fleurs du mal", en entier.
  • Depuis leur apparition dans le monde de la politique, les Verts se déchirent. C'est comme une tradition. La section départementale des Alpes Maritimes n'y fait pas défaut. Je peux, pour en avoir été témoin et acteur, le certifier. Dès qu'il s'agit de prendre des positions politiques, c'est la débandade, chacun tire à hue et à dia. Comme si l'habit politique ne faisait pas au militant de base, plus souvent libertaire et environnementaliste que social. Mais les règles établies lui donnent la parole et lui permettent, à son corps parfois défendant, de paralyser le système. Le Vert bute sur les enjeux politiques et les luttes de pouvoir. Dès ses débuts, le parti a été la proie des visées de la gauche. S'y sont vite recyclés de nombreux socialistes et quelques communistes ou sympathisants soit en rupture de ban, soit observateurs mandatés. Habitués aux règles étranges et impitoyables de leur parti d'origine, ils ont pris les commandes, cultivants les ambiguïtés mais gênés aux entournures par les règles édictées. Peut-être leur temps est-il passé ? Peut-être chacun devrait-il rentrer au bercail rejoindre ses amis d'antan au sein de partis structurés et capables de prendre des décisions ? Les environnementalistes quant à eux pourraient rejoindre leurs associations de protection et de défense et monter aux créneaux chaque fois que nécessaire, sans oublier de faire pression sur les décideurs qui peuvent se situer plus ou moins alternativement à droite ou à gauche.
  • Voyagez, voyagez, il en restera toujours quelques chose ! En attendant, payez les taxes ! Elles sont multiples et viennent gravement grever le prix des voyages. A la taxe sur l'aviation civile, il faut ajouter les dépenses de sécurité, la surcharge kérosène, la redevance passager. Cette addition vient souvent dépasser le prix que les compagnies "low cost" proposent pour des voyages plus ou moins lointains. Ainsi le montant d'un Nice-Rome ou d'un Nice-Genève est inférieur au montant des taxes à acquitter. On s'en étonne, en s'en désole. Que dire des taxes sur le pétrole ? Constatons que de nouvelles nécessités se sont imposées. Les taxes de sécurité qu'on aurait pu appeler taxes Ben Laden qui ont eu le mérite de créer des emplois surtout dans le domaine de la sécurité, la surcharge kérosène qui constate que le pétrole est plus rare, plus cher et qu'il pollue. Tout a un prix même si pendant longtemps nous n'avons pas payer le vrai prix. Tout comme pour le nucléaire, le coût réel, le coût de la dépollution est rarement pris en compte sur le long terme. Ce sont les générations futures qui payeront le prix fort, le prix vrai !
  • Quels mauvais calculs avaient fait nos technocrates dans leurs tours d'ivoires parisiennes à propos de nos retraites ? Ils avaient imaginé en faire bénéficier des hommes et des femmes de 55 ans, alors que déjà, l'Allemagne faisait marche arrière et rétablissait le départ à la retraite à 63 ans. Ainsi de nombreux français purent toucher leur retraite et en profiter longuement. J'en connais un qui se targue d'avoir, depuis peu, passé plus de temps comme retraité que comme travailleur. Grand bien lui fasse mais quelle société peut se permette ça ? Apparemment la notre : à partir de 55 ans, et jusqu'à 60 ans, moins d'un français sur deux travaille ; de 60 à 65, seul un français sur 5 est en activité. Qui paye et surtout qui va payer les retraites ? La complémentaire, depuis peu obligatoire, suffira-t-elle ? Il y a tout lieu de penser que ce sera insuffisant. Alors ? Alors, on s'en va à grand pas vers une paupérisation de toute une classe de plus en plus moyenne. L'âge d'or des retraités est bel et bien fini. Qu'ils se le disent !
  • "Les politiques sont impuissants". C'est ce qu'affirmait Luc ferry, enseignant philosophe qui a abordé le genre. Mal lui en prit qui a essuyé moult rebuffades et vexations diverses. Il était à Cannes l'autre jour pour évoquer Alexis de Tocqueville. Et d'enfoncer le clou : "Sur la croissance, la violence des banlieues, le déficit budgétaire ou le chômage, le politique n'a pas de prise." Alors qui ? Les multinationales, les lobbies qui dictent leurs volontés aux hommes d'Etat ? C'est pour le moins désespérant.
  • Les cheminots en grève. Ils ont peur de la "privatisation rampante". Or l'Europe est depuis longtemps en marche. Encore un combat d'arrière garde qui ne fait que gêner les voyageurs, humbles citoyens de base qui n'ont d'autre choix que, quotidiennement, se déplacer de leur lieu d'habitation à leur lieu de travail. Il faut à certains 2 à 3 heures pour le faire quand il n'y a pas de grève.
  • Les syndicalistes qui défendent les intérêts des taxis s'en sortent plutôt bien. La justice niçoise les a relaxé des chefs d'accusation d'escroquerie et d'extorsion de fonds. Pourtant, ils avaient pris l'habitude de jouer les intermédiaires entre les vendeurs de licence de taxis et les acheteurs, en prélevant au passage une dîme destinée autant à eux-mêmes qu'aux salariés du syndicat. - Il faut bien vivre, mon bon monsieur ! – ils avaient aussi comme habitude de minorer le montant des transactions, ce qui avait comme conséquence de rouler l'administration fiscale. Mais quand on sait que la pratique est courante dès qu'il s'agit de vendre - que les notaires me jettent la première pierre – il n'y a pas de quoi fouetter un chat et de condamner des syndicalistes d'une profession qui jouit déjà de privilèges fiscaux considérables.
  • Les Français baignent dans le paradoxe. Si l'on en croit les sondages, 61 % d'entre eux ont une image négative du capitalisme ce qui laissent à penser qu'ils sont majoritairement à gauche. Ce qui ne les empêchent pas de voter souvent pour la droite. Quant aux salariés du secteur privé, 80 % d'entre eux se disent satisfaits. Plus logiques avec eux-mêmes lorsque qu'interrogés, ils avouent souhaiter pour leur enfants une carrière de fonctionnaire.

- mention – www.pariscotedazur.fr - décembre 2005 -