Jean-Charles Marchiani :

le goût des secrets.

Dans les années 60, il est déjà dans le secret du pouvoir. Un peu trop mêlé à l'affaire Markovic, il se retrouve un temps à la direction de la filiale d'Air France, Corsair (rien à voir avec son ascendance Corse). Le temps passe. On le retrouve dans l'affaire des otages du Liban. Il se vante d'y avoir jouer un rôle prépondérant. En tous les cas, il est bien placé sur la photo, lors du retour des otages en France. Le voilà nommé préfet dans le Var par son ami corse, autre chantre des services très secrets, Charles Pasqua. Jospin le virera en 97 mais il rebondit, élue député européen sur la liste de Pasqua. Un Pasqua qu'il suit vers le haut mais aussi vers le bas. Celui-ci l'entraîne dans sa descente aux enfers. Mais si l'ancien ministre de l'Intérieur échappe encore aujourd'hui aux foudres de la justice de son pays grâce à son immunité (il a su négocier, pour services rendus, un nouveau mandat de sénateur auprès de ses pairs), Marchiani, lui, n'en finit plus de répondre aux convocations des juges.

Il lui est reproché, pêle-mêle, trafics d'influence, recel d'abus de biens sociaux et autres bagatelles qui l'ont conduit à ouvrir des comptes bancaires en Suisse. Sont parfois associés à ces manipulations son frère Claude et un autre Claude, cousin de l'ancien ministre de l'Intérieur. Incarcéré en février dernier, il ne restera pas longtemps, capable de verser les 500 000 euros de caution. Une bagatelle si on rapproche cette somme de celles qui sont ici en cause et qui se chiffrent plutôt en millions. L'Etat ne l'abandonne pas qui le nomme préfet hors classe, poste rémunéré. Sans doute l'homme des secrets en possède-t-il encore quelques uns sous le coude. A la place des oranges, ça peut servir !

 - mention : www.pariscotedazur.fr - décembre 2005 -