La révolution des cumuls aura-t-elle lieu ?

Le non-cumul des mandats électifs va-t-il entrer dans les mœurs de nos dirigeants ?

La gauche, poussée par les Verts a fait une timide tentative dans ce sens depuis qu’elle est à Matignon. Jospin aurait bien voulu aller plus loin mais la résistance venait d’abord de son camp. Difficile en effet de "s’auto-pénaliser" en décrétant des instructions très restrictives qui, en l’état du montant des indemnités, peuvent en décourager beaucoup à faire carrière en politique. Pourquoi, d’autre part, réserver certaines fonctions à ceux qui ont du bien sur la place?

Quant à pousser la logique jusqu’au bout, celle de démissionner d’un des deux mandats autorisés et déjà obtenus, comme préalable à toute autre candidature, c’est trop demander apparemment !

Néanmoins, à gauche comme à droite, l’idée fait son chemin. Michèle Tabarot au Cannet avait souhaité que ses adjoints ne cumulent pas avec la présidence d’un syndicat intercommunal. A Antibes, le maire, Jean Leonetti, a été plus loin. Il a demandé aux membres de sa majorité d’abandonner leurs responsabilités associatives. Pas question d’être à la fois juge et partie. A l’heure de l’attribution des subventions, c’est en effet très sain !

Autres exemples à méditer, toujours au Cannet où l’ADEN a perdu, aux yeux de la municipalité, de sa crédibilité en accueillant en son sein des membres de l’opposition politique. A Vallauris, c’est l’association de défense des habitants, qui, fidèle à ses statuts, a pris elle-même l'initiative de changer de président.

C’est sans doute à ce prix que les liens qui unissent une association et une municipalité peuvent redevenir intelligibles et cohérents, pour le spectateur comme pour l’adhérent. quand à la sensation pour cet adhérent d'être pris en otage, cela peut paraitre inconfortable et déplaisant et totalement improductif… Courant janvier, Cannes-Jeunesse, en prévision des échéances électorales, avait pris l’option d’installer un président qui ne soit pas issu du conseil municipal. Bernard Brochand a choisi d’appliquer à la gestion municipale ses méthodes de chef d’entreprise. Un groupe de collaborateurs, élus ou administratifs, constitue sa garde rapprochée. Ici les compétences et les pouvoirs sont très concentrés.

Le Cercle des nageurs de Cannes cumule les maladresses. Sa présidente, Anne Sahin, était sur la liste de Lionnel Luca ainsi que son compagnon. Pas le meilleur moyen de faire ami ami avec le nouveau patron…

- mention : www.pariscotedazur.fr - mai 2001 -